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DominaHistoria
9 octobre 2012

"Aimée du Roi" de C. Decours

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Dès son introduction, l'auteure dresse le tableau. Après le succès du livre "L'allée du roi" de Chandernagor, elle a trouvé le portrait fait de Mme de Montespan assez péjoratif. Elle décide donc de faire cette biographie romancée en réponse à Chandernagor.
Sur le principe, je suis assez d'accord avec son postulat. J'ai trouvé moi-même que Mme de Montespan était assez méchamment dépeinte dans L'allée du roi. 
Et commence l'histoire ...
On suit Athénais dans sa jeunesse, entourée par une famille de vieille noblesse, avec un père très imbu de ses prérogatives et de ses droits. Il fut en effet un ami intime du roi Louis XIII.

Elle aura été éduquée dans un couvent de province comme beaucoup de jeunes nobles de l'époque. Elle en sortira avec une éducation assez basique, mais les Mortemart sont des gens très intellectuels. Elle se considèrera d'ailleurs comme la moins intelligente de ses soeurs. La petite dernière, future abbesse de Fontevraud sera d'ailleurs polyglotte. Elle se dira également la moins jolie.

Dès la petite enfance, elle fera partie des proches de la Reine Mère et de ses deux fils Louis et Philippe. Elle sera avec eux lors de la Fronde. Elle sera très admirative d'Anne d'Autriche dans ses moments là. Elle gardera une grande amitié avec Monsieur durant toute sa vie. Son frère Vivonne restera toujours dans les bonnes grâces de Louis. Il est amusant de se dire que dès la prime jeunesse Louis et Athénais se fréquentaient.
Elle sera toujours proche de la Cour, même durant son mariage avec le gascon Montespan.

De ce mariage naitra 2 enfants. Elle n'aura pas tellement le temps d'en donner d'autres au gascon. Le Roi a jeté son dévolu sur elle. Contrairement à ce que l'on peut penser d'elle, elle n'a pas recherché cette faveur, au contraire, elle en a peur. Elle a peur des conséquences, elle voit dans quel état se trouve la favorite actuelle, Louise de La Vallière. 
Mais la volonté du roi ...

S'instaure une relation intense et passionnelle. Au départ, tout cela reste secret, Louise servant de paravent pour le couple. Mais malgré cela, Athénais fera tout pour que Louise quitte la Cour. Elle sera d'ailleurs très dure avec elle dans ce livre. Elle n'a de cesse de dire que Louise fait du chantage au Roi. Elle crie partout qu'elle va rentrer au Couvent sans vraiment le faire. Malgré qu'elle soit la maîtresse du roi, Athénais a un profond respect pour Marie-Thérèse la reine et elle ne pardonnera jamais les coups d'éclat que fera Louise devant toute la cour. Notamment le fameux épisode du carrosse de Louise qui arrive à toute allure pour devancer celui de la Reine. 

Elle a énormément de mal à gérer cette situation de favorite. Elle explique ce qu'on ne voit pas forcément. Elle raconte les angoisses de voir d'autres lui ravir sa place. Elle raconte ses batailles de chaque instant pour écraser des potentielles concurrentes. Elle raconte toutes ces familles nobles qui sont prêtes à toutes les folies pour mettre une fille, une nièce, une cousine entre les bras du roi. 
Elle explique également que ce n'est pas de tout repos. Il faut toujours être la plus belle, la plus joyeuse, la plus amusante...On ne lui passe rien. D'ailleurs, elle raconte que dès le jour de ses accouchements, elle devait être présente à la Cour comme si de rien n'était. 

Et des accouchements, elle en aura plusieurs. Elle donnera plusieurs bâtards au roi et étrangement plusieurs avec des problèmes physiques : tête énorme, jambe courte, bossu, strabisme ...
Elle ne pourra pas élever ses enfants. Ils ne devaient paraître à la Cour et elle, elle devait y être en permanence. Sur les conseils d'une amie, elle va prendre comme intendante de ses enfants, la veuve Scarron, sans savoir qu'elle fait rentrer le loup dans la bergerie.
Elle avoue d'ailleurs ne pas avoir eu le temps de profiter du départ de Louise. La future Maintenon lui posera bien des problèmes. Elle ne supporte pas l'arrogance de cette femme "sortie du ruisseau" qui lui donne des leçons. Elle ne supporte pas que cette dernière mette en doute ses intentions de mère. Et elle se met en colère quand l'intendante en réfère au roi sans passer par elle. Il faut savoir que c'est Athénais qui l'avait engagée et non le roi. L'auteure a pris le parti de montrer une Maintenon qui se croit mieux que tout le monde, qui ne cesse de prier et juger les autres. Une femme qui ne pense avoir de compte à rendre qu'au Roi pour tout et rien.

Athénais voit, après bien des années, l'amour du roi qui décline, ses enfants qui lui échappent et sa place qui diminue comme peau de chagrin. Durant ses dernières années de gloire, elle aura encore du roi deux autres enfants dont le Comte de Toulouse. Elle ne fera plus les mêmes erreurs et les élevera.  Ils seront la joie de la fin de sa vie. Elle sera comblée de voir cet enfant devenir quelqu'un de bien. Elle se rapprochera de ses autres enfants, notamment ses filles. Mais elle n'aura jamais de vraie relation avec son aîné, qu'elle jugera toujours mal influencé par Maintenon.

Durant les dernières années de sa vie, elle verra le roi épouser sa rivale. Mais elle aura la consolation de voir ses enfants faire de magnifiques mariages. Elle se tournera vers Dieu et sera appuyée en cela par sa soeur, abbesse. 
Elle finira plus ou moins en recluse, loin des lieux de sa gloire, loin de ses enfants et sans famille, ayant perdu tous ses frères et soeurs, les seules personnes qui auront toujours été honnêtes avec elle.

Alors je suis mitigée sur ce livre. Toute la première partie sur la Fronde m'a un peu ennuyée, c'est trop politique, trop longuet. Mais après la vie d'Athénais devient intéressante, notamment avec l'épisode de l'affaire des Poisons. Elle a risqué beaucoup. 
En tant que femme, elle sera entière, trop surement. C'est probablement ce qui l'a perdue.
En tant que mère, on ne lui a pas laissé le choix. On leur prenait les enfants dès la naissance et elles ne les voyaient que rarement. Ses enfants ne devaient pas vivre à la Cour, ils étaient l'image de l'infidélité. Surtout que dans ce cas, c'était une double infidélité. D'ailleurs, Louise de La Vallière ne verra vraiment sa fille pour la première fois lors d'un bal à la cour.  La future princesse de Conti avait près de 10 ans !!
Malgré cela, Athénais tentera de faire au mieux avec ses enfants et notamment, elle se rattrapera avec les deux derniers. Par contre, elle aura complétement délaissé ses deux enfants de son premier mariage. Sa fille mourra sans avoir revu sa mère. En cela, elle me dégoute presque. Pour se faire pardonner, elle fera en sorte de favoriser son fils, le duc d'Antin.
L'auteure a quand même mis de côté certaines choses. On sait que le duc d'Antin n'a jamais été proche de sa mère comme semble le montrer ce livre. On sait aussi qu'il a eu un comportement plus que médiocre lors de sa mère de sa mère, ce qui est complétement passé sous silence.

Elle a voulu honorer la mémoire de cette grande favorite ce qui est tout à son honneur. Mais on sait qu'Athénais fut une sacrée garce avec Louise de La Vallière. Elle était loin d'être une blanche colombe.
Ce livre aura eu le mérite de me faire voir l'envers du décor d'une favorite. Tout n'était pas rose. Et malgré des naissances, rien n'était acquis.
Il n'y a vraiment rien à faire, je ne peux que plaindre toutes ces femmes qui ont cotoyé Louis XIV 

 

Lu dans le cadre 

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